mardi 31 mai 2016
mardi 31 mai 2016
Une matinée sous la pluie à Paris… Bienvenu à la journée d’ouverture non officielle des négociations conventionnelles concernant les kinésithérapeutes…
Pour ceux qui ne suivent pas tout, il faut savoir que les professions de santé conventionnées sont dans un nouveau tour de négociations conventionnelles. Les médecins sont au milieu de cette négo qui a commencé depuis plusieurs mois, les dentistes passeront après, puis ce sera le tour des kinésithérapeutes. Donc à priori fin septembre… pour l’ouverture officielle de la négociation officielle.
Mais…
Pour gagner un peu de temps, l’Assurance Maladie à lancé les groupes de travail qui seront préfigurateurs de ce qui va se passer par la suite.
Sans surprise, il n’est pas question d’argent au départ, même si Stéphane Michel (président de l’Union) a demandé d’entrée quel était le montant de l’enveloppe qui serait allouée à la profession.
Pas de réponse de l’UNCAM qui a pris l’habitude depuis plusieurs années d’emmener les représentants des professionnels à travailler sur les dossiers, sans savoir ce qui sera mis sur la table en face…
En aparté, et aux dernières nouvelles les médecins pourraient bénéficier d’une enveloppe de 6 à 700 millions d’euros… Bien que certains syndicats affirment qu’ils ne signeront pas à moins de 1,2 milliards d’euros…
Après cela, on peut à juste titre se demander ce qui restera aux kinésithérapeutes sachant que 1 centime d’augmentation de l’AMK, c’est 10 millions d’euros de dépenses en plus pour l’Assurance Maladie en année pleine…
Pour mémoire, l’Union demande une revalo à 2,50 euros… ce qui donne 35 centimes de plus, soit 350 millions d’euros pour la profession.
Voici donc quelques chiffres pour que chacun connaisse la vraie dimension des enjeux…
Donc, il y avait une réunion de travail à la Caisse Nationale aujourd’hui ; avec le staff de l’UNCAM, la FFMKR et l’Union. Alizé n’était pas là, puisque l’enquête de représentativité n’est pas encore faite.
Evidemment, on a parlé régulation de la démographie puisque l’Assurance Maladie n’a pas encore digérée que le dispositif mis en place en 2012 ait été annulé.
Pour autant, il faut bien avouer que cette première réunion de travail a été plutôt satisfaisante puisque le point de départ a été de dire que le précédent dispositif n’était pas bon… Pourquoi ?
1/ parce qu’il ne reposait pas sur un bilan de la démographie professionnelle, de l’offre et du besoin de soins qui soit pertinent.
2/ parce que sa gouvernance était tout sauf paritaire.
3/ parce qu’il ne prenait pas en compte l’offre globale de soins en s’intéressant aux autres professions.
L’Assurance Maladie a donc compris que pour que le système fonctionne, qu’il soit efficace et aussi au passage acceptable par la profession, il convient de remédier au moins à tous ces problèmes…
Ainsi, un nouveau bilan de la démographie professionnelle et de sa répartition, prenant en compte les besoins de soins, la mobilité des soignés et des soignants (grâce notamment à la méthode de comptage APL pour Accessibilité potentielle localisée) va être fait.
Il en découlera un zonage qui déterminera de manière plus fine et pertinente les zones sur et sous dotées.
De plus ce zonage sera dynamique et donc révisé plus régulièrement.
C’est ce que demandait l’Union depuis le départ.
Concernant la Gouvernance du dispositif que l’Union réclame depuis le début inscrit dans un système strictement paritaire, il semble bien que l’on s’oriente vers un renforcement du pouvoir de décision laissé aux commissions professionnelles départementales ou régionales.
Là encore, c’est ce que l’Union a toujours demandé : une gouvernance paritaire.
Concernant le dernier point relatif à la démographie des autres professions de premier recours (médecins, infirmiers), il a paru pertinent de créer une norme commune de calcul et de se pencher sur cette offre de premier recours. Avec un bémol : les médecins ne veulent pas entendre parler de régulation de leur profession… ce qui n’empêche de réaliser une cartographie de leur démographie.
La prochaine réunion est dans 15 jours, les travaux qui doivent être avancés d’ici là portent sur :
•Les raisons de l’absence totale d’attractivité de certaines zones, malgré les aides à l’installation.
•La réalisation d’une enquête rapide auprès des personnes ayant bénéficié des aides à l’installation pour connaître leur motivation.
•L’établissement de tableaux détaillant les revenus et le nombre d’actes réalisés par les kinésithérapeutes afin de trouver une bonne base de travail qui permettra de déterminer ce qu’est l’activité moyenne d’un kinésithérapeute (pour mémoire, en 2012, l’équivalent temps plein d’un kinésithérapeute avait été basé par l’Assurance Maladie sur une journée de 7 actes par jour !...).
•La réalisation de cartes dynamiques donnant cette répartition géographique de l’offre de soins. Ces cartes seraient ensuite (à la demande de l’Union) mises en ligne à disposition des kinésithérapeutes afin de les aider à choisir leur lieu d’implantation.
Nous sommes donc partis pour 6 mois de travail…
Soyez sûr que l’Union ne lâchera rien sur ce dossier et n’oubliez pas… la dernière fois, l’Union n’avait pas signé, précisément à cause de tout ce qui a été dénoncé et souligné aujourd’hui… et sur lequel, bizarrement, tout le monde se trouve être d’accord !
L’homme de veille
Négociations conventionnelles : top départ !