En revenant de la manif’
En revenant de la manif’
samedi 7 juillet 2018
Le 5 juillet dernier, à l’appel du SNMKR, l’ensemble des forces vives de la profession s’est uni dans un grand élan.
Appelés à manifester, les kinésithérapeutes se sont réunis devant le ministère de la Santé pour confirmer à leur ministre de tutelle leur mécontentement et leur inquiétude pour l’avenir.
Une fois n’est pas coutume, les « états majors » de toutes les organisations professionnelles s’étaient entendus. Toute la « sphère kiné » a œuvré dans le même sens, des syndicats représentatifs aux réseaux sociaux, en passant par toutes les amicales locales. Résultat ?
Deux mille kinésithérapeutes dans la rue. Pas plus qu’en juin 2010.
Pour expliquer cette affluence somme toute modeste, certains évoquent une date en juillet. Début des vacances. D’autres parlent d’une préparation hâtive. Un peu plus de trois semaines… On peut dire tout ce que l’on voudra, la vérité est qu’il est bien difficile de mobiliser les kinésithérapeutes. La question reste alors posée : pourquoi ?
C’est d’ailleurs, la même question que l’on peut se poser quand on connaît le nombre également modeste de kinésithérapeutes qui acceptent de céder les revenus d’une journée de travail afin de permettre à leurs représentants de se battre pour eux… Il convient d’ajouter à cette dernière remarque que même l’expérience réalisée par exemple par Alizé est un échec, car même avec une adhésion symbolique même pas au prix d’une heure de travail, le nombre effectif d’adhérent est là encore très modeste ; et même s’il semble qu’elles aient pu augmenter ces derniers mois, les adhésions versées ne permettront jamais aux élus de cette formation d’assumer les fonctions qu’ils voudraient bien remplir. La preuve : l’arrivée tardive du président d’Alizé sur le lieu de la manifestation qui l’a empêché de faire partie de la délégation reçue au ministère. Les représentants des organisations représentatives étaient eux, tous là depuis la veille. Notamment pour préparer la manif’.
Pourtant, notre démocratie repose sur ces organisations professionnelles ; corps intermédiaires entre le pouvoir et le citoyen. Ne pas les soutenir, ne pas y adhérer, ne pas s’y engager, c’est refuser sciemment de se faire entendre, c’est accepter la décision de la technostructure. Sans combattre.
Les kinésithérapeutes doivent comprendre avant qu’il ne soit trop tard que leur survie dépend directement de leur engagement à soutenir ceux qui se battent pour eux. Et si ces derniers ne font pas bien le travail, il suffit de les remplacer en s’engageant à leur place. Mais tout ceci ne se passe pas derrière un écran, les doigts courant sur un clavier.